La technique d’activation comportementale

            La technique d’Activation Comportementale (AC) est un outil structuré et empiriquement fondé qui s’inscrit dans une prise en charge globale de l’individu atteint de dépression en lui permettant d’augmenter le nombre d’activités plaisantes pratiquées et donc de recevoir de son environnement, davantage de renforcements positifs.

Les principes de cette technique ont été élaborés dans un premier temps par l’équipe canadienne menée par C. Lejuez (Lejuez et al., 2001) sous la forme d’un manuel d’utilisation ; le « BATD » (Brief Behavioural Activation Treatment for Depression). Ce manuel se compose de différentes séances orientées autours d’objectifs précis. De plus, des tâches personnelles sont demandées aux patients tels que le remplissage d’un tableau reprenant les activités effectuées chaque jour et à chaque heure.

En 2010, la même équipe de chercheur prend la décision de refondre son propre manuel afin d’en faciliter la compréhension et l’utilisation et le nomment « BATD-R ». Ainsi, la version de 2010 du manuel (Lejuez et al.,2010) a vu apparaitre de nouveaux thèmes à aborder durant les séances ainsi que de nouveaux outils, plus pratiques, pour recueillir les informations sur les activités pratiquées par le patient.

Ce manuel ainsi que cette technique ont été basés sur un des principes fondateurs des théories cognitivo-comportementales qu’est la loi d’appariement.

Cette loi, issue des recherches de Herrnstein (Herrnstein, 1970) a permis d’établir un modèle du comportement qui définit les choix effectués par les organismes lorsque deux alternatives s’offrent à eux dans leur environnement. Ainsi, cette loi prédit que la fréquence d’un comportement est proportionnelle au taux de renforçateur obtenu. (Caron, 2015). Par ce principe, un organisme optera plus aisément pour une alternative plutôt qu’une autre en raison des renforçateurs qu’il reçoit.

Ainsi, le domaine de la psychologie et notamment des thérapies cognitivo-comportementales se sont saisis de cette loi pour l’appliquer à des phénomènes souvent observés, notamment dans la dépression. Dans cette vision de la pathologie, le sujet souffrant de dépression ne reçoit pas assez de renforcements positifs de son environnement ce qui créé son inactivité, cette dernière le maintenant également dans une symptomatologie dépressive.

Pour contrer cela, l’activation comportementale permet une augmentation de la pratique d’activité plaisante tout en diminuant l’inactivité du sujet. Ce dernier expérimentera donc davantage d’évènements positifs qui participeront à le renforcer et donc augmentera ce type de comportements. Cette technique, par la reprise d’activité, participera donc à l’amélioration des pensées et humeur du patient souffrant de dépression.

Bibliographie :

Herrnstein, R. J. (1970). On the law of effect. Journal of the Experimental Analysis of Behavior, 13(2), 243‑266. http://doi.org/10.1901/jeab.1970.13-243

Lejuez, C. W., Hopko, D. R., & Hopko, S. D. (2001). A brief behavioral activation treatment for depression. Treatment manual. Behavior Modification, 25(2), 255‑286.

Lejuez, C. W., Hopko, D. R., Acierno, R., Daughters, S. B., & Pagoto, S. L. (2011). Ten year revision of the brief behavioral activation treatment for depression: revised treatment manual. Behavior Modification, 35(2), 111‑161. http://doi.org/10.1177/0145445510390929

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